Revue eurasienne du 17 février 2021
Sommet UE-Chine • Birmanie • Japon • Clubhouse • Semi-conducteurs • Fintech • Relations Inde-Chine
Dégustation de mets asiatiques pour les amateurs, distribution de hong bao et visionnage des quatre heures du gala du festival de printemps sur CCTV pour les plus assidus, difficile dans tous les cas d’échapper aux célébrations de l’année du buffle de métal. Celles-ci sont habituellement propices à une mise en pause générale en Chine, à Singapour ou au Vietnam mais ce ralentissement est quoiqu’il arrive imposé cette année. Alors que les contaminations semblent maîtrisées dans la plupart des pays asiatiques, à grand renfort de confinements stricts, de campagnes de dépistages massives et d’outils de tracing étendues, les différents gouvernements n’en attendent pas moins avec impatience la vaccination de leurs populations.
Comme le démontre cette première édition de What’s Up Asia, l’actualité ne se résume pas au coronavirus et au nouvel an dans le monde sinophone. Notre équipe éditoriale vous présente ainsi un sommet 17+1 au goût amer, la poursuite du tour de vis réglementaire contre Alibaba et l'essor de l'industrie taïwanaise des semi-conducteurs . Cette newsletter vous éclaire sur la censure express de Clubhouse, le sexisme ambiant dans la classe politique japonaise, la position de l’ASEAN dans la crise birmane et les signes d’apaisement à la frontière sino-indienne.
À partir d’aujourd’hui, l’équipe dédiée de What’s Up Asia vous écrira toutes les deux semaines, sur les enjeux et questions asiatiques créant des remous jusque dans nos contrées européennes. Bonne lecture !
RELATIONS UE-CHINE – 17+1-6=0 ?
Le sommet 17+1, mis en place par la Chine pour promouvoir une coopération économique, culturelle et politique avec 17 pays d’Europe centrale et orientale (PECO), s’est réuni en ligne le 9 février dernier mais en s’achevant de façon bien amère pour Xi Jinping. Sur les 12 pays de l’UE membres du groupe, 6 n’ont été représentés qu’au niveau ministériel malgré l’insistance des diplomates chinois. Plusieurs dirigeants ont fait part de leur déception vis-à-vis des promesses de Pékin, motivant ainsi leur décision de se mettre en retrait du format. Les quelques annonces en matière de coopération économique et sanitaire ainsi qu’une vidéo du Président serbe louant l’action de la Chine n’ont pas suffi à faire diversion. Le document final (lien pour les sinophones) publié à l’issue du sommet ne fixe pas la date de la prochaine rencontre, laissant planer une incertitude sur la continuation du groupe tel qu’il existe aujourd’hui.
Créé en 2012, le format a rapidement été vu comme une tentative chinoise de contrecarrer l’influence de l’UE dans les PECO, notamment à-travers les projets d’infrastructure liés à la « Nouvelle Route de la Soie ». Le tonitruant rachat du port du Pirée en 2016 par l’armateur chinois Cosco, la forte augmentation du trafic ferroviaire Chine-Europe (de 11 trains par an en 2009 à 12 400 en 2020) et les investissements tous azimuts, via des prêts ou des contrats de maîtrise d’oeuvre à prix cassés, pour la création ou la modernisation de routes, voies ferrées, noeuds logistiques et centrales électriques semblent à première vue donner raison à cette interprétation.
Toutefois, un policy paper du think tank CHOICE publié en avril 2020 relativise cette implantation chinoise dans l’économie est-européenne, en particulier parmi les pays membres de l’UE, qui continuent à s’appuyer bien plus sur les fonds européens pour poursuivre l’aménagement de leur territoire. La balance commerciale des 17 pays avec la Chine reste largement déficitaire malgré les promesses d’un meilleur accès au marché intérieur chinois, et les IDE dans les 17 pays restent faibles et concentrés sur les 4 pays du groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie).
Ce déséquilibre entre promesses chinoises et réalité économique explique la déception de plusieurs pays et l’échec du sommet du 9 février, sans pour autant signifier une mise en retrait de Pékin dans la région. Les échanges bilatéraux et l’influence de la Chine, en particulier avec la Serbie et le groupe de Visegrád, sont appelés à croître.
BIRMANIE – L’ASEAN avance à pas feutrés dans la résolution de la crise birmane
Alors que la Birmanie s’enfonce dans une impasse politique, l’ASEAN peine à faire entendre sa voix. L’organisation regroupant 10 États de la région se retrouve prise en étau entre son principe cardinal de non-ingérence dans les affaires internes de ses membres — l’ASEAN Way — et les réactions de la communauté internationale suite à la reprise en main du pouvoir par la junte le 1er février dernier.
Lors de sa première allocution télévisée depuis les événements, le Général Min Aung Hlaing, leader du régime, avait déclaré le 8 février qu’il n’avait pas vocation à gouverner sur le long terme. Il avait par ailleurs annoncé l’organisation de nouvelles élections législatives, ainsi qu’une réforme de la commission électorale ayant avalisé les résultats de novembre dernier donnant la formation d’Aung San Suu Kyi — la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) — largement en tête.
Alors que les manifestations de la société civile se poursuivent à travers tout le pays, le Président indonésien Joko Widodo et le Premier Ministre malaisien Muhyiddin Yassin s'activent en coulisse pour planifier une rencontre interministérielle en urgence des membres de l’ASEAN, comme le révèle The Jakarta Post. La ministre indonésienne des Affaires étrangères, Retno Marsudi, s’est rendue à Brunei ce mardi afin d’entamer une tournée régionale visant à formuler une « meilleure réponse » à la crise en cours. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell s’est lui même entretenu ce lundi 16 février avec le ministre des affaires étrangères du Brunei et président de l’ASEAN pour 2021, Dato Erywan Yusof, réitérant les demandes européennes de libérer les prisonniers détenus arbitrairement, de respecter les droits fondamentaux du peuple du Myanmar et de s'abstenir de toute violence.
En Thaïlande, le discours officiel se fait plus volontariste. Le Premier Ministre Prayut Chan-O-Cha — lui-même arrivé au pouvoir en 2014 suite au renversement du gouvernement Shinawatra par l’armée — s’était positionné le 10 février dernier, en déclarant que s’il soutenait le processus démocratique en cours au Myanmar, la priorité resterait le maintien de bonnes relations avec Naypyidaw (Nikkei Asia). Le général Min Aung Hlaing a appelé son homologue à soutenir le processus “démocratique” en cours dans son pays.
Il faut remonter en 1997 pour comprendre la relative prudence de l’ASEAN, année où la Birmanie devient membre de l’organisation. Comme le rappelle le South China Morning Post, l’ASEAN souhaitait alors s’engager dans une coopération constructive avec les militaires au pouvoir, en les incitant à se montrer davantage réceptifs aux aspirations des citoyens birmans et à rechercher un compromis avec la Dame de Rangoun (qui ne sera finalement relâchée qu’en 2010).
A l’heure où Washington menace publiquement Naypyidaw de sanctions et où Pékin appelle à une réconciliation entre les parties et dément les rumeurs de soutien logistique à la junte, l’ASEAN poursuit sa stratégie de « diplomatie silencieuse », mais l’urgence de la situation et les divisions internes pourraient avoir raison d’une action politique déterminante.
JAPON – Les propos sexistes de Yoshiro Mori, nouveau séisme pour le gouvernement Suga
Alors que le gouvernement japonais semblait se contenter des excuses publiques de Yoshiro Mori à la suite des propos sexistes qu’il avait tenus, le président du Comité d’Organisation des JO de Tokyo a finalement présenté sa démission le 12 février dernier. Pour le Premier ministre Yoshihide Suga, seulement en poste depuis septembre 2020, cette polémique vient s’ajouter à une longue liste qui, contrairement à l’économie japonaise, est en forte croissance. Alors que Suga avait commencé son mandat avec un taux d’approbation à 62% (NHK), ce chiffre n’oscille plus qu’entre eux 38% (NHK) et 40% (Tokyo Broadcasting System), pour un taux de désapprobation en berne entre 44% (NHK) et 56% (TBS).
Derrière cette bascule se retrouve une combinaison de contre-performances économiques et de scandales politiques. Si l’ampleur de la récession japonaise (-4,8%) en 2020 est enviable d’un point de vue européen, elle n’en est pas moins décevante face à des pays comme la Chine, la Corée du Sud ou même les États-Unis – les Américains affichant pourtant 25 fois plus de contaminations dues au Covid-19 par million d’habitants que le Japon. Après une reprise rapide au 3ème trimestre (+5%), l’activité économique japonaise a en effet ralenti depuis novembre 2020, quand la propagation du virus s'est emballée. Or, au même moment, Suga refusait de suspendre la campagne de subvention au tourisme intérieur « Go-To Travel » - préférant attendre le pic de l’épidémie mi-décembre pour le faire. Cette décision, régulièrement pointée du doigt par ses opposants, s’ajoute à une multitude d’affaires de corruption, impliquant non seulement des politiciens du Parti Libéral Démocrate (PLD) de Suga, mais aussi son propre fils. L’intégrité de Suga a été remise en question lorsqu’il est allé à l’encontre des recommandations gouvernementales en participant à un dîner mondain en décembre.
De quoi nourrir des regrets, alors que le Premier ministre au plus haut de sa popularité s’était refusé à organiser des élections anticipées à son début de mandat ? D’ici les élections législatives de septembre, les priorités de Suga semblent claires. En premier lieu, la lutte contre l’épidémie, qui a pris le pas sur l’économie. En second lieu, l’organisation des Jeux Olympiques, qui semble compromise à l’heure actuelle. Et en troisième lieu, des réformes structurelles sur la transition écologique et digitale afin de rattraper le retard accumulé par le Japon. Dans l’ombre, l’ex-Premier ministre Shinzo Abe, l’actuel vice-Premier ministre Taro Aso, et le Secrétaire général du PLD Toshihiro Nikai semblent en tout cas prêts à devenir faiseurs de roi et choisir le successeur de Suga s’il venait à se retirer.
TECH – Clubhouse se prend la Grande muraille digitale chinoise
Dans la soirée du 8 février, des milliers d’utilisateurs chinois se sont aperçus qu’ils n’avaient plus accès à Clubhouse. L’application n'était disponible que sur iOS depuis un compte étranger, mais elle avait réussi à passer entre les mailles du « firewall » (la censure de l’internet chinois). Désormais, les utilisateurs doivent se munir d’un VPN pour accéder au réseau social le plus en vue du moment. Le reste des internautes chinois qui voudraient télécharger l’application devront s’armer de patience ou de stratagèmes alors que plusieurs utilisateurs ont fait écho de l’impossibilité de recevoir le code de vérification sur leur téléphone chinois, étape nécessaire à la création d’un compte.
Si l’application californienne fait des remous jusqu’en Chine, c’est parce que son modèle, un réseau élitiste permettant aux utilisateurs de rejoindre des sessions en temps réel et bénéficier des conseils des magnats de la tech comme Elon Musk, a très vite trouvé son audience en Chine. Avec près de 2 millions d’utilisateurs à travers le monde, le réseau social s’est développé en Chine auprès des entrepreneurs, investisseurs et personnalités du monde académique, attirant également diverses célébrités. L’engouement des internautes chinois fut tel que les invitations pour rejoindre l’application se vendaient de 60 à 700 yuans (de 8 à 90 euros) sur la plateforme de e-commerce Taobao. Des milliers d’internautes se sont alors réunis pour discuter de l’avenir des relations dans le détroit de Taiwan (BBC), un scénario jusqu’alors inconcevable dans la sphère internet chinoise. Néanmoins, la plupart des utilisateurs étaient bien conscients de la censure prochaine, comme le montre les très populaires groupes de discussion « Avez-vous été invité à prendre le thé pour avoir utilisé Clubhouse ? ». Dans le langage courant, « être invité à prendre le thé » signifie que l’on se fait interroger par la police.
En fin de compte, la censure de Clubhouse n'est une surprise pour personne, suivant ainsi la même trajectoire que Facebook et Twitter en Chine. En ce qui concerne l’avenir de Clubhouse dans le monde, l’application devra chercher de nouveaux leviers de développement, notamment avec le lancement de la version Android, et la mise en place de nouvelles sources de financement. L’enjeu majeur réside dans la capacité de Clubhouse à maintenir un espace favorable au dialogue, qui promeut le respect entre les différents interlocuteurs, et limite les dérives et abus potentiels. Quant au marché chinois, de nouvelles applications « Made in China » devraient se développer prochainement comme le montre le récent investissement du jeune magnat des crypto-monnaies Justin Sun, dans la startup Two, un réseau social concurrent de Clubhouse.
INDUSTRIE – Se secouer les puces
La fabrication de semi-conducteurs est devenue au cours des dernières années l’un des piliers des stratégies de souveraineté envisagées par les grandes puissances mondiales. Toute l’industrie high-tech est dépendante de ce marché très select. Les entreprises qui ont réussi à maintenir les investissements colossaux nécessaires pour être à la pointe en termes de miniaturisation se comptent sur les doigts d’une main. Seules Samsung et Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) ont franchi le seuil des 7 nanomètres.
TSMC adresse 50% de la demande mondiale et se retrouve depuis plusieurs années au centre de l’attention géopolitique mondiale. Cette pépite entrée fin 2020 dans le top 10 des plus hautes capitalisations boursières mondiales est âprement convoitée par Pékin qui multiplie les tentatives de débauchage des ingénieurs de l’île (FT) et investit des milliards de yuan dans son champion national, Semiconductor Manufacturing International Corporation (SMIC). Toutefois ce soutien financier ne suffit pas à rattraper les cinq à dix ans de retard que lui donnent les analystes (Institut Montaigne), et SMIC reste à la traîne face aux deux leaders. De l’autre côté du Pacifique, la pression initiée par l’administration Trump, a poussé TSMC à confirmer en mai dernier la construction d’une fonderie dans l’Arizona pour un investissement de 12 milliards de dollars (New York Times).
En ce début d’année 2021, le besoin d’autonomie dans la production de ces produits stratégiques se fait cruellement ressentir. La pandémie a ralenti l’exécution des commandes et la demande excède largement l’offre. Les besoins gargantuesques des fabricants de téléphones, tels qu'Apple, monopolisent les capacités de production des fournisseurs. Durement touchée, l’industrie automobile allemande a obtenu de son ministre de l’économie Peter Altmaier, l’envoi d’un courrier au gouvernement taïwanais l’enjoignant à favoriser la production des composants nécessaires à sa production. Message reçu et transmis à TSMC par la ministre taïwanaise de l’économie Wang Mei-hua en personne (CNBC). L’Europe cherche toutefois à s’affranchir de cette dépendance. Après avoir annoncé en décembre son plan semi-conducteurs soutenu par 19 États membres sous la houlette de Thierry Breton (dont nous évoquons régulièrement l’activisme industriel dans What’s up EU!), la Commission serait en pleine réflexion sur la construction d’une fonderie en Europe, avec l’un des deux géants asiatiques. Rendez-vous dans dix ans ?
ANT GROUP – Pékin sonne la fin de la récréation, fini le bac à sable réglementaire
Des critiques formulées à l’égard du régulateur lors d’un forum sur la régulation financière auraient-elle suffi à faire annuler in extremis une introduction en bourse à 37 milliards de dollars, celle d’Ant Group, la filiale financière et technologique du géant du e-commerce Alibaba. Seraient-elles suffisantes pour expliquer la discrétion de son fondateur, Jack Ma, qui n’est réapparu publiquement que fin janvier, après trois mois sans nouvelles ? Ces développements indiquent surtout à quelle sauce les géants du net vont être réglementés.
Le Conseil des affaires de l’État (国务院) a publié il y a une dizaine de jours des lignes directrices (Sinocism) visant les pratiques abusives par les grandes plateformes du e-commerce. Pékin reprend en main les géants de l’internet chinois en introduisant un véritable droit de l’antitrust, qui existait sous une forme très allégée auparavant. Plus spécifiquement, il s’agit aussi de réglementer le foisonnant secteur des fintechs en Chine, qui s’est développé à toute vitesse en profitant de la politique du bac à sable réglementaire, permettant à ces entreprises de tester de manière dérogatoire de nouvelles solutions et modèles d’affaires.
S’est donc développé en Chine un très important secteur financier non-bancaire en matière de paiements et de crédit. AliPay et WeChat Pay (Tencent) constituent un véritable duopole (55% et 40% de parts de marché) dans les paiements en ligne dans un pays précurseur en la matière. Un projet de réglementation a été présenté le 20 janvier (Caixin) qui pourrait forcer ces plateformes à des cessions de certains segments de leur activité. Début février, Ant Group a trouvé un compromis avec le régulateur pour la restructuration de ses activités, sous la surveillance étroite de la Banque centrale (PBoC). Les activités d’Ant seront soumises à des réglementations plus strictes avec des ratios de capital comme ceux imposés aux banques traditionnelles. Une dissociation des activités de paiements et de crédit est également envisagée.
Après des années de développement effréné grâce à une régulation light-touch et des crises ponctuelles comme en matière de crédit peer-to-peer entre 2015 et 2018 (FT), les autorités entendent désormais serrer la vis. À cet égard, le traitement réservé à Ant Group doit se lire au miroir du techlash actuel visant les GAFAM aux États-Unis comme en Europe, et la disparition temporaire du fondateur du groupe comme une enquête antitrust aux caractéristiques chinoises.
RELATIONS CHINE-INDE – Redoux sur le toit du monde
Jeudi 11 février, le ministre indien de la défense, Rajnath Singh, a solennellement annoncé devant le Parlement qu’un « accord de désengagement mutuel » avait été conclu avec la Chine dans la région du Ladakh, limitrophe du Tibet. Cette volonté d’apaisement a pu être accélérée suite aux déclarations récentes de la présidence tournante portugaise sur un éventuel rapprochement européen avec l’Inde, et ce afin de rééquilibrer les relations avec la Chine comme le rapportait Euractiv.
Étape de plus vers une normalisation des relations entre les deux géants asiatiques, cet accord met fin à près de dix mois de conflit larvé le long de Line of Actual Control (LAC), à une altitude comprise entre 4 000 et 5 500 mètres. Cette ligne de démarcation, non reconnue internationalement, a été tracée en 1962 après une guerre éclair qui avait abouti à l’annexion par la Chine d’une grande partie du Ladakh. Rebaptisé Aksai Chin, le territoire, dont s’est alors trouvée amputée l’Inde, a permis à Pékin d’établir un lien terrestre entre le Tibet, au sud, et la province autonome du Xinjiang, au nord. Cette démarcation, acceptée par New Delhi, fait l’objet de contestations de la part de la Chine qui réclame sa souveraineté sur plusieurs territoires indiens.
En juin 2017 déjà, l’Inde s’était opposée à la construction d’une route par la Chine sur le plateau du Doklam au Bhoutan, dénonçant une tentative d’invasion du petit Etat par cette dernière. Des tensions d’intensité variable illustrant le rapport de force entre l’Inde et la Chine persistent depuis lors : le 15 juin 2020 , militaires indiens et chinois se sont affrontés dans un corps-à-corps d'une extrême violence dans la vallée de la Galwan suite à la militarisation par Pékin du lac Pagong. Abondamment relayée par les médias, cette confrontation meurtrière a été l’occasion pour les États-Unis d’afficher publiquement son soutien à New Delhi, transformant les paisibles cimes enneigées de l’Himalaya en l’une des zones frontalières les plus contestées du monde.
Cette édition de la Revue eurasienne a été rédigée par Guillaume Thibault, Pierre-Adrien Deffis, Eldar Tentchourine, Maveric Galmiche, Blaise Mérand, Maxime Prunier, Pierre Pinhas et Thomas Harbor. Pour en savoir plus sur les rédacteurs de What’s up Asia!, c’est par ici ➤ Qui sommes-nous ?
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